Tout comme certaines idées se prêtent particulièrement à devenir transmédia, il me semble que certaines personnes possèdent les atouts nécessaires pour réaliser un cross-média.
Cette affirmation peut sembler un peu abrupte, mais elle découle d’une observation minutieuse.
Le fait qu’une seule personne puisse écrire un cross-média semble un peu utopiste, c’est une énorme charge de travail, et même un imaginaire bien rempli ne semble pas pouvoir pallier aux connaissances spécifiques que demande l’écriture d’un film ou celle d’un jeu. Par conséquent, aujourd’hui, lorsqu’on veut réaliser un cross-média on cherche à mettre en place une équipe de pilotage constituée d’un auteur de jeu, d’un auteur de série, d’un auteur de film, etc.
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Malheureusement, on a pu remarquer ces dernières années que la plupart des projets cross-média réalisés ainsi, en collaboration, n’avaient pas pu aboutir.
En effet, la collaboration pose de nombreux problèmes, outre les problèmes de licences, de répartition des couts et des bénéfices, il est difficile de faire travailler ensemble des auteurs de différents milieux, de différents domaines. Un spécialiste du jeu vidéo rencontre souvent des difficultés à travailler avec un spécialiste du film, ils n’ont pas les mêmes méthodes et généralement pas le même vocabulaire, etc.
Lors des conférences du Forum Blanc 2010, certains discutants ont évoqué ce problème et les témoignages se sont succédé. Pour répondre à ces problèmes, il a été proposé deux solutions :
La première : créer des écoles qui pourraient former les étudiants à être polyvalents. En effet, ce serait incontestablement une solution, néanmoins il existe actuellement des formations qui permettent aux étudiants d’apprendre de manière indissociée à réaliser des jeux, des films, ou même des installations interactives. C’est le cas du diplôme Licence-Master ATI (Arts et Technologie de l’Image) à Paris 8. Néamoins, on pourra remarquer que ces étudiants possédant la double compétence, une fois leur master validé, se dirigent (pour la plupart) soit vers le jeu, soit vers le film et c’est leurs premières expériences professionnelles qui les spécialisent. Ainsi même si nous avions au départ des étudiants polyvalents, capables de travailler pour le jeu comme pour le film, le milieu professionnel et ses carcans ne leur permet pas de rester polyvalents très longtemps…
La deuxième solution proposée est la plus utopiste, mais la plus efficace à mon gout. C’est d’avoir un « super-créateur »… Une personne à l’imagination fertile capable d’écrire pour le jeu comme pour le film. Une personne capable d’écrire du transmédia. Dans ce cas, le transmédia devient un objet à part entière et non pas une sorte de sac dans lequel on a voulu lié malgré tout un film, un jeu et site internet chacun écrit par un auteur spécialiste du milieu. La plupart des cross-média ayant réellement une dynamique, une interactivité transmédia ont été conçus par ce « super-créateur ».
Bien entendu, dans certains cas, ce « super-créateur » peut être un petit groupe de deux ou trois compères au sein duquel aucun n’est vraiment un spécialiste du film, du jeu ou autre.
Mais, même s’il est probable qu’une fois dans le siècle il naisse des petits auteurs transmédia, il est plus raisonnable de penser à en former. C’est à dire non pas former des créateurs polyvalents, mais former de véritables auteurs réalisateurs transmédia. D’ailleurs, on voit éclore un peu partout des écoles qui forment au transmédia. À commencer par Gobelin, l’école de l’image dont le but est de devenir l’école de référence dans la communication transmédia.
6 Responses
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“Malheureusement, on a pu remarquer ces dernières années que la plupart des projets cross-média réalisés ainsi, en collaboration, n’avaient pas pu aboutir.”
Saurait été intéressant d’avoir des exemples et contre-exemples :P
Je suis d’accord avec M. Charles, ça serait intéressant d’avoir les refs. Pour les formations d’auteurs transmédia (comme les Gobelins), quel est le contenu ? Comment cela fonctionne ?
(en tous cas, je te rappelle que tu es censée être en vacances ;) )
@auteur : de très bonnes pistes de réflexion pour l’univers francophone et très belle illustration cognitive :o)
@Charles : Quelques exemples sur http://www.scoop.it/t/cross-media-collection/
C’est vrai je pourrais donner quelques exemples mais comme je suis en vacances ;)
Je songerais plus tard à les lister et à voir rapidement pourquoi ça n’a pas marché…
Pour les gobelins il s’agit du Master spécialisé interactivités digital :
http://www.gobelins.fr/fi/video/Mastere-Specialise-Interactive-digital-experiences
super-créateur…
hum, travaillant sur un outil “transmédia”, je nomme cet individu NarrativMetaArchitect: NMA
J’ai abandonné le terme transmédia qui est ambigu. En effet, il y trop de connotations techniques dans transmédia. D’ailleurs, les gens vont rapidement sur crossmedia dans la foulé (manque plus que le multicanal… et là on est carrément dans les télécom…).
Je suis d’autant plus à l’aise pour appuyer mon propos, que à titre perso, j’ai fait des études dans le marketing (un bout de BTS + école de gestion/Mgt), Ensuitet une école de cinéma/TV (3IS) pour finir sur un Mastère Spécialisé ArchitectTelecom Orienté MultiService, à TelecomParis…
Donc quand j’écris, je “vois” la scène et l’architecture technique (réseau, logiciel, terminal) supportant ce moment, cette émotion!
Au plaisir de discuter avec vous de ce sujet…
[…] http://karleen.fr/ […]