Voici une petite note sur la naissance du cross-média! Les prochains articles seront consacrés à tout ce qui se passe actuellement au Forum Blanc : manifestation internationale autour du cross-média à laquelle j’ai le plaisir d’assister depuis ce matin !
De nombreuses personnes réfléchissent sur cette nouvelle vague de production, de créativité, et d’innovation qu’est le cross-média. On pourrait, en effet, écrire beaucoup sur les origines du cross-média qui sont encore sujettes à de nombreuses discussions. Néanmoins, la plupart des passionnés de cross-média s’entendent pour dire qu’un des premiers cross-média est tout simplement le cross-média de l’information.
En effet, on y retrouve le même fait, la même information sur plusieurs supports : journaux, radio, Web et Web mobile, journal TV… Nous pouvons aussi noter que les différentes sources d’information n’abordent généralement pas le sujet de la même manière, comme on peut le voir ci-dessous…
On peut observer le même procédé dans certains projets cross-média (en particulier dans les transmédia), qui offrent généralement la possibilité d’entrer dans l’histoire selon différents points de vu et par la même occasion nous donnent une approche de l’univers différente suivant le support qu’on utilise pour pénétrer dans l’histoire. Mais, nous reviendrons dans un prochain article à cette narration à plusieurs points d’entrée.
Une des prémisses de projet cross-média est tout simplement l’adaptation : toujours la même histoire que l’on fait varier d’un support à un autre, parfois avec de belles ou tragiques variantes. (Ci-dessous trois adaptations de la belle et la bête, de gauche à droite : le film de Jean Cocteau, 1946 ; l’animé de Disney, 1991, et la série, 1988.)
Ces dernières années, le temps entre deux adaptations a eu tendance à se réduire, car cela permet de relancer un projet avant qu’il ne tombe dans l’oubli. Puis, au fil du temps, on s’est mis à diffuser simultanément plusieurs adaptations d’un même produit pour des questions de productivité, économie d’échelle. Questions sur lesquelles nous reviendrons dans un prochain article.
Ainsi, petit à petit et tout en douceur, on voit émerger une nouvelle forme de production qui s’adapte aux nouveaux besoins de consommation. Et qui sera aussi, peut-être, une nouvelle forme de création adaptée aux envies des spectateurs ?
Ce qui nous amène au point le plus important de cet article. En fin de compte, le cross-média ce n’est pas une découverte! Ce n’est pas une formule scientifique tombée du ciel. Le cross-média, c’est le résultat d’une multitude de découvertes, d’inventions, d’évolutions techniques, scientifiques et culturelles, c’est une manière de savoir mettre à profit les nouveaux supports de création (internet, consoles, WebMobile, cinéma…) qui sont à notre disposition.
Depuis des siècles, l’opéra mélange costumes, chant, décors, théâtre, pour raconter une histoire. Nous pourrions donc voir le cross-média comme un opéra moderne qui mélangerait avec finesse les supports de son temps: internet, jeux sur console, cinéma, afin de conter une histoire à sa façon.
Nous avons vu dans l’article précédent que les nouvelles technologies sont sources de nouvelles inspirations. De plus, la démocratisation des outils numériques et le fait que les gens se familiarisent avec de nouveaux services numériques facilitent la diffusion de ces « opéras numériques ».
Tout cela nous amène à penser que le cross-média est simplement le résultat d’une mutation sociologique, politique et économique.
Bien entendu, cette affirmation mériterait d’être étudiée un peu plus en profondeur, d’autant plus que le cross-média ce n’est pas seulement le résultat d’une mutation, mais nous en reparlerons…